La fumée dans les yeux: l’évaluation de la loi anti-prostitution suédoise offre de l’idéologie, pas de la méthodologie

Original: Smoke gets in your eyes: Evaluation of Swedish anti-prostitution law offers ideology, not methodology, par Laura Agustín, 15 juillet 2010. Traduction par Thierry Schaffauser.

Louise Persson et moi avons publié un article dans le quotidien Svenska Dagbladet, un des grands journaux nationaux de Suède. Le sujet était le rapport du gouvernement évaluant la loi contre l’achat de sexe, sexköpslagen, publié récemment et de façon troublante non commenté ni critiqué dans les médias traditionnels. Il y avait des histoires «nouvelles», bien sûr, reproduisant la ligne du gouvernement – une publicité qui revendique que la loi a été prouvé être un succès. Compte tenu de la culture du débat très animé dans ces mêmes médias sur tous les autres sujets, le silence est perceptible. Et étant donné l’existence incontestable d’un mouvement libérale / libertaire qui hait la loi et ses idées sur la sexualité et l’égalité entre les sexes, on peut se demander ce qui est à l’œuvre ici: Un tabou authentique? L’égalité des sexes comme une vache sacrée pour que tout le monde choisisse de garder le silence sur la médiocrité de ce rapport? La Suède n’est pas un État policier et la surveillance est faible par rapport au Royaume-Uni, par exemple. La critique sur les blogs a été rapide, donc qu’est ce qui fait que les grands commentateurs des médias évitent de critiquer cette évaluation, non pas pour des raisons idéologiques, mais parce qu’il est si mal fait qu’il ne prouve rien du tout?

C’est ce sur quoi nous avons écrit, le manque de preuves embarrassant pour prouver que la loi ait eu quelque impact que ce soit sur l’achat et la vente de services sexuels. Ce n’est pas un argument idéologique, cela ne prouve pas que la loi n’est pas bonne, cela prouve que l’évaluation n’est pas bonne. C’est important parce que les médias aux cerveaux à pois du monde ont repris l’affirmation que – la loi suédoise est un succès gigantesque – sans même avoir lu le résumé des points en anglais qui font qu’il est limpide que les évaluateurs ne pouvaient trouver aucune preuve de quoi que ce soit. C’est l’histoire, et c’est celle que tout chercheur appréciera!

L’original est Tvivelaktig rapport om sexköp, Laura Agustín et Louise Persson, Svenska Dagbladet, 15 juillet 2010. Notre propre titre était mieux, mais il sera un jour froid en enfer quand les éditeurs ne penseront plus qu’ils peuvent améliorer les titres. Étant donné une limite de mots très grande, nous ne pouvions parler que des questions clés de façon réduite à l’essentiel.

Voici la traduction anglaise.

Laura Agustín

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